L’utilisation de l’informatique dans notre pratique quotidienne s’est, souvent pour l’instant, limitée aux aspects de la gestion du dossier médical et des formalités administratives.
Les Neurochirurgiens et les Neuroradiologues, du fait de la spécificité de leur spécialité, ont utilisé des systèmes d’aide informatisée à la chirurgie et au diagnostic depuis plusieurs années.
De nos jours la réalisation d’une prothèse totale de genou aidée par un guidage informatique (la navigation) est une intervention de routine et est couramment pratiquée, sous réserve de maîtriser la technique.
En quoi consiste un système de navigation ?
Actuellement, pour réaliser une prothèse de genou, les chirurgiens se servent de système de guidage mécanique grâce auquel la précision s’est considérablement améliorée. Toutefois, ces systèmes restent imparfaits et exposent à des erreurs de positionnement des composants prothétiques.
L’imperfection de ces systèmes est liée au fait qu’ils n’arrivent pas à contrôler en temps réel les différentes étapes de l’intervention.
Un système de navigation comprend une partie « matériel » et une partie « logiciel ». La partie « matériel » se compose d’un ordinateur portatif avec écran de visualisation et d’un système optique infrarouge. Ce dernier, grâce à la partie « logiciel », va permettre de détecter en 3D la position des capteurs placés sur le genou et des instruments chirurgicaux ; à la manière d’un système GPS. Quelques secondes sont nécessaires pour que l’ordinateur effectue ce travail.
Par ailleurs, ce guidage informatique permet une vision dynamique en 3D des pièces prothétiques d’essai sur le genou avant l’implantation de la prothèse définitive. Ce système prend d’autant plus d’intérêt que les déformations du squelette jambier sont importantes.
Un système de navigation se distingue d’un robot par le fait que la navigation est une aide au chirurgien alors que le robot opère sous contrôle du chirurgien.
Touts les informations sont délivrées en temps réel à partir de capteurs placés autours du genou et reliés par infrarouge à un ordinateur portatif dans lequel sont intégrées toutes les données relatives à la prothèse de genou. L’utilité d’un tel système est actuellement prouvée par de nombreuses publications scientifiques internationales.
Une technique couramment utilisée
La réalisation d’une Prothèse totale de genou aidée par un guidage informatique (la navigation) est actuellement une intervention de routine et est couramment pratiquée, sous réserve de maîtriser la technique.
Ce guidage par ordinateur permet une pose à la fois précise et reproductible des différentes pièces prothétiques. Elle permet en outre la restauration de la balance ligamentaire du genou.
En effet, l’arthrose du genou entraîne, par l’usure du cartilage, une déformation osseuse à l’origine de rétraction et de distension ligamentaire. Le contrôle du rééquilibrage ligamentaire et de la réaxation du genou se trouve alors grandement facilité par le calcul informatique.
Cette navigation permet au chirurgien, d’avoir à tout moment une valeur précise sur la mobilité du genou en flexion et en extension et sur la position des pièces prothétiques tout au long de l’arc de flexion du genou.
Cette anticipation sur le devenir fonctionnel de la prothèse, matérialisée par des chiffres précis, constitue un instrument qui va très probablement se substituer à la simple évaluation empirique du chirurgien.
De grands espoirs
La miniaturisation des systèmes de navigation et leur diffusion, aboutira à les rendre progressivement accessibles à un très grand nombre de Chirurgiens. L’intérêt scientifique de la navigation est indéniable et ouvre la voie à de nouvelles applications. En effet, elle est actuellement utilisée pour l’implantation des prothèses de hanche, pour la réparation ligamentaire au niveau du genou ainsi que pour la chirurgie de la colonne vertébrale.
« Il ne faut oublier, que lors de l’apparition du GPS (Global positionning system) en 1988, il avait été décrié et qu’on ne lui avait, à l’époque, trouvé aucune application dans la navigation de plaisance. Les choses évoluent très vite, la navigation ce n’est pas le futur mais déjà le présent.